Regards sur le 38ième festival Vues d’Afrique

  Le festival Vues d’Afrique revient en présentiel, pour notre plus grand bonheur.

 C’est avec beaucoup de plaisir que la partie « présentielle » de ce festival revient après plus de 2 ans d’absence dû à la pandémie.

Si vous n’êtes pas encore familier avec ce festival, il faut que vous sachiez qu’il est un incontournable pour le cinéma africain et créole au Québec.

Cette année, 118 films (longs métrages, moyens et courts métrages) pour tous les âges sont proposés à la Cinémathèque du quartier Latin.

Ce festival permet ainsi, au grand public, de découvrir de nouveaux réalisateurs et réalisatrices, acteurs et actrices que l’on a rarement l’occasion de voir dans les salles de cinéma au Québec.

Il offre au public de s’ouvrir aux cultures africaines et créoles avec des films qui traitent de problématiques que peuvent vivre ces pays. C’est un festival qui bouscule nos idées et qui permet ainsi un échange entre le public présent et les artistes qui viennent présenter leurs œuvres.

À noter que des Matinées ciné-jeunesse sont organisées, avec des ateliers autour de la musique, la danse ou l’écoute de contes africains.

Haut et Fort par Nabil Ayouch

 

J’ai pu voir ainsi vendredi soir le film Haut et fort. Présenté en compétition officielle du festival de Cannes 2021, Ce film traite de la jeunesse des quartiers périphériques de Casablanca et du Hip Hop comme voie d’expression. Il met en vedette Anas Basbousi, Ismail Adouab, Meriem Nekkach, Nouhaila Arif, Abdelilah Basbousi et Zined Boujemaa.

Anas, ancien rappeur, est engagé́ dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop....

« On est dans la comédie musicale, mais c’est aussi un état du monde, c’est aussi une scène très politique. Je voulais que la vie s’infiltre partout, que le film soit constamment, à la fois joyeux et politique, social et musical. »           Nabil Ayouch

Ce film, très fort, a été une très belle découverte pour moi. Caméra à l’épaule, au plus près des personnages pour la majorité du film, le réalisateur a réussi une véritable incursion dans les quartiers pauvres de Casablanca. Entre fiction et documentaire, les jeunes tentent de s’émanciper et de vivre leur quotidien avec espoir. L’évolution de l’histoire va crescendo pour un final qui garde espoir sur cette jeunesse prise entre tradition et modernité. Entre envies et contraintes dans un Maroc qui semble aussi tiraillé que cette jeunesse revendicatrice.

Qui dit cinéma Africain et créole, dit pour moi : Île de la Réunion et Océan Indien

C’est avec plaisir que mardi 5 avril, deux courts métrages réunionnais seront présentés en soirée :

MADA ou l’histoire du premier homme par Laurent Pataléon

 

Ce court-métrage d'une dizaine de minutes est proposé comme un documentaire sur l’histoire du premier homme qui vient au monde à Madagascar quand il y a longtemps les îles de l’Océan Indien formaient un immense continent.

Reine Kayanm par Nicolas Séry

 


En créole réunionnais (ce que le réalisateur met en avant dans ses productions) ce court-métrage d’une vingtaine de minutes raconte l’histoire de Ray, jeune adolescent qui souhaite intégrer le groupe de métal de ses amis. Seul problème, il lui faut une batterie et ce n’est certainement pas son père qui pourra la lui payer. Ce planteur de canne à sucre va cependant lui trouver une solution et c’est ainsi que Ray, torturé entre son héritage culturel et la modernité va se révéler. 

J’espère vous avoir donner l’envie d’en découvrir encore plus. N’oubliez pas, du 1er au 10 avril, les projections du festival se tiendront en salle, à la Cinémathèque québécoise de Montréal.

Pour agrémenter les rencontres, le « Baobar » sera à la disposition de tous à compter de 11 h 30 les fins de semaine et de 17 h 30 les autres jours. On pourra manger des spécialités africaines mais également entendre des concerts ou des spectacles d’humour en marge du festival.

La vente des billets est accessible ici : https://vuesdafrique.org/programmation/

Billet à l’unité : 10 $, Ciné-carte (4 entrées) : 32 $, CinéMax (10 entrées) : 70 $ et Laissez-passer illimité : 100 $

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