Danse contemporaine: Body ELECTRIC à l'Usine C
Texte par notre collaboratrice
Zdravka
Du 2 au 11 octobre,
l’évènement
BODY
ELECTRIC investit les deux
salles et le hall de l’Usine C (exposition
des œuvres de l’artiste June Barry)
Umanishish de Soleil Launière et Untitled I + III d’Andrea Peňa & artistes à l’Usine C jusqu’au 4 octobre
Faut-il tout comprendre à la danse contemporaine ?
Sommes-nous capables d’apprécier une œuvre ou un travail d’artiste,
voir simplement une recherche sans avoir besoin de tout analyser ?
J’ai eu la chance d’assister à deux représentations aux
antipodes l’une de l’autre à l’usine C, sous le volet:Body Electric qui regroupe 4 différents shows, 4 travaux incluant différentes expressions du corps :
« AndreaPeňa, Soleil Launière, Anne Thériault et Daina Ashbee utilisent le corps
comme un conducteur d’énergie, d’une intensité visible et invisible, un moyen
d’expression puissant. Les quatre œuvres artistiques qui composent la série
BODY ELECTRIC transforment la vibration et le mouvement, les réunissent pour
former un corpus thématique qui incarne l’isolement, la lutte, la souffrance,
la résilience. En résulte une beauté diaphane, d’une sensibilité et d’une force
déroutante. »
Umanishish de Soleil Launière
Soleil Launière reprend ici les thèmes qui lui sont chers du travail sur le corps spirituel et de son rapport à la technologie, dans une mise-en-scène de Xavier Huard. Les artéfacts disposés aux 4 coins
cardinaux de l’espace scénique sont autant de tableaux indiquant des passages ou des rituels qu’elle traverse, seule. Umanishish qui signifie fœtus d’orignal en innu, est une exploration qui se meut
en dialogue entre l’interprète et quelque chose de plus grand qu’elle, un tout spirituel.
C’est un état de transe parfois, à accueillir, dans lequel le corps n’est plus que le véhicule d’un autre message.
Untitled I + III d’Andrea Peňa & artistes
À contrario, la manière dont la chorégraphe Andrea Peňa construit son œuvre, à travers le corps d’interprètes, est à la fois politique et viscérale. Dans son univers, il ne s’agit plus de se laisser porter par un rituel ; au contraire, il s’agit d’assister à une performance technique dans laquelle la répétition du geste est prégnante.
Le corps y est exposé presque crûment, dans une lumière vive, et impose complètement sa matérialité organique jusqu’à l’épuisement. Dans Untitled III, François Richard, Jean-Benoit Labrecque et Kevin Delaney multiplient l’effet de Untitled I dans des gestes aux rythmes qui se répondent. Puissant et dérangeant, le travail d’Andrea Peňa est une autre manière de pousser la danse contemporaine sobre et efficace.
Vous retrouverez toute l’information sur le site de l’Usine C.
Commentaires