Sortie cinéma: C'est le temps de faire garder les petits


Notre collaboratrice Zdravka, vous propose 2 idées de sorties au cinéma. C’est le temps de faire garder les petits et de s’offrir un peu de temps à soi… Ou d’emmener vos ados voir de bons films. Bonnes découvertes!


Official Secrets, Gavin Hood, 2019 (Secrets Officiels au Québec)


Écrit et réalisé par Gavin Hood, Official Secrets est tiré de l’histoire vraie de la lanceuse d’alerte Katharine Gun qui a rendu publique une note de service secrète compromettant la crédibilité de la position anglaise sur la guerre en Irak.
La jeune femme de 27 ans, employée comme traductrice au sein de l’agence de renseignement anglaise (GCHQ), a relayé une note interne qui a été diffusée par la presse. Cette note avait pour objet la collecte d’informations pouvant mener au chantage de membres non permanents siégeant aux Nations-Unies et opposés à la guerre.
Ces faits, qui mettaient directement en lumière les mensonges de Tony Blair et de George Bush, ont été près d’arrêter une guerre très meurtrière (rappelons que les États-Unis ont finalement décidé de mener une guerre préventive contre des « armes de destruction massive » fictives pour un bilan d’un million de morts) et restent cependant relativement ignorés du grand public.



Si la vraie Katharine Gun a accepté qu’un long-métrage retrace son histoire, c’est grâce au traitement du réalisateur sur les multiples répercussions de cet acte de bravoure.
Dans un certain dépouillement d’artifices, Hood place la pression mise sur la jeune femme au cœur du film à travers les étapes décisives menant à son procès au dénouement extraordinaire.
Katharine Gun, toute en retenue (brillamment interprétée par Keira Knightley),  est supportée par le brillant avocat en droits humains Ben Emmerson (Ralph Fiennes) ainsi que le journaliste Martin Bright (Matt Smith) qui a rendu la note publique. Filmée à la manière d’un thriller, l’histoire emporte littéralement le spectateur par les tripes dans une quête pour que la vérité éclate alors que nous en connaissons déjà l’issue. 


L’œuvre rend justice à une intrigue historique à la fois humaine et politique dont la complexité globale n’est que volontairement partiellement dévoilée. La question de l’intérêt collectif choisi au détriment de l’intérêt personnel est en revanche abordée comme une valeur morale supérieure, éclair lumineux d’une foi réelle en l’être humain.
Sortie 13 septembre


Vivre à 100 Milles à l’heure, Louis Bélanger, 2019


Pour son dernier long-métrage, Louis Bélanger signe un magnifique portrait du passage à l’âge adulte. Racontée à la première personne, l’histoire est celle du groupe d’amis de Louis, dans un Québec dans les années 1970-80. Issus de familles modestes, Louis, Daniel et Éric, sont toujours en quête d’adrénaline et de défis téméraires; ainsi, ils s’identifient rapidement à des “bums” en devenant adolescents. Ils profitent alors de petits crimes dans la revente de drogue qui les mènent droit dans la cour des grands, à leurs propres risques.


Écrit et réalisé par Louis Bélanger, Vivre à 100 milles à l’heure possède à la fois la justesse des récits autobiographiques et la liberté des œuvres du cinéma d’auteur.
Soutenu par un casting impeccable, Rémi Goulet (Louis adulte), Félix-Antoine Cantin (Éric adulte) et Antoine L’Écuyer (Daniel adulte) forment un trio que lie une amitié profonde malgré des choix de vie à l’opposé de ce qu’ils feront. Si leurs personnalités se dévoilent et s’affirment durant leur croissance, c’est ce lien fort qui est le véritable sujet du film. Une dynamique ballotée par la suite d’événements qui arrivent nécessairement quand on saute le pas entre être un dealer de pot du Cegep et un vendeur de cocaïne pour le crime organisé. 


La mise en scène intimiste privilégie des plans serrés et moyens qui ne lâchent jamais les trois comparses durant leurs aventures, participant à l’identification émotionnelle du trio.
La bande sonore joue dans une part importante de l’ambiance de Vivre à 100 milles à l’heure, avec une excellente partition de blues signée par les compositeurs Guy Bélanger et Claude Fradette.
C’est enfin un sentiment de jeunesse naïve et invincible, à qui le monde appartient qui ressort de ce film. Malgré le sujet abordé, le ton du film reste léger et entraînant sans jamais tomber dans le drame.
À voir absolument, dans les salles dès le 27 septembre.


Toutes les photographies proviennent des dossiers de presse que l'on nous a transmis.

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