2 sorties au Théâtre Jean Duceppe de Montréal


5 à 7 au théâtre Duceppe : format parfait pour une sortie en semaine


Jusqu’au 4 octobre, le théâtre Duceppe reprend sa formule 5 à 7 de la saison 2019-2020. Notre nouvelle collaboratrice, Zdravka, a assisté à l’une de ses représentations

Toutes les choses parfaites, mise en scène de Frédéric Blanchette d’après un texte de Duncan MacMillan.



D’après un sujet grave, la dépression d’une mère; Frédéric Blanchette met en scène le regard précoce et naïf d’un enfant qui cherche à combler un manque d’amour avec la liste de toutes les choses parfaites de sa vie.
François-Simon Poirier est cet enfant qui énumère tout au long de sa vie, les mille et uns petits et grands plaisirs qu’il expérimente : 1.La crème glacée, 2. Les films de Kung Fu, 3. La couleur jaune… comme un rempart permanent à la maladie.

Le cadre du 5 à 7 se prête particulièrement à l’ambiance chaleureuse et intimiste de cette pièce qui arrive à chercher malgré tout beaucoup d’humour et à toucher un large public.

Toutes les choses parfaites, Théâtre Duceppe, sortie
Crédit photo: Théâtre Duceppe pour les médias

Pour 20$, le spectateur est accueilli avec un verre et est convié à partager un macaroni dans les coulisses du théâtre Duceppe. L’aspect ludique de l’expérience se déroule derrière le décor d’une pièce à l’affiche, dans un espace réduit à une dimension quasi familiale, rempli de tapis d’orient au centre duquel une petite scène est dressée. 

La mise-en-scène invite un public, choisi aléatoirement, à participer tout au long de la représentation, que ce soit pour lire l’une des “choses parfaites”, ou pour incarner l’un des personnages de la vie du narrateur.
François-Simon Poirier possède une énergie contagieuse qui porte son public d’un bout à l’autre de la pièce avec une grande habileté à jouer sur des changements émotifs. Son monologue, ponctué de brefs échanges participatifs, relève du marathon dans lequel la musique tient une place particulière. Le grésillement des disques de jazz des années 60 fait partie de ces plaisirs partagés et complète l’immersion de sa vie de famille.

On en ressort agréablement surpris de découvrir une autre facette de ce grand théâtre, soudainement ramené à une taille humaine. Arrivée à un million de choses parfaites, l’expérience vécue est celle d’une plongée dans un conte moderne, retraçant la beauté de la vie quotidienne et dont nous ne pouvons que nous sentir proche.
Tous les détails se trouvent ici.


Héritage, mise en scène par Mike Payette, d'après la pièce de Lorraine Hansberry


Jeudi soir, je suis allée voir cette pièce percutante au théâtre Jean Duceppe. Héritage, première pièce de la saison 2019-2020 du théâtre, nous propose une immersion dans une famille afro-américaine des années 50 vivant à Chicago.
Les Younger vivent entassées dans un appartement d’un quartier pauvre de Chicago. À la veille de recevoir 10 000$ suite au décès du patriarche, chacun des membres de la famille rêve de grandeur et de changements. Mais ils découvriront au fur et à mesure que leurs opportunités vont être limitées par la ségrégation imposée par les blancs.

Héritage, Théâtre Duceppe
Crédit Photo: Caroline Laberge

Dès le début de la pièce, l’atmosphère confinée de l’appartement nous enveloppe. Le décor appuie l’ambiance et l’éclairage met en avant les scènes qui ponctuent la pièce. La musique jouée en direct par Jason Selman résonne durant les 2 heures de représentation et s’accorde parfaitement à l’ambiance choisie. 

Côté comédiens, j’ai été touché par certains et moins par d’autres. Le jeu est parfois inégal mais n’enlève rien à la force du discours et du thème présenté. Mis en scène par Mike Payette, cet anglophone a su trouver ses marques chez Duceppe en proposant pour la première fois également, une distribution majoritairement issue de la diversité québécoise.

Héritage est avant tout la première pièce d’une Afro-Américaine, Lorraine Hansberry, à être produite à Broadway à la fin des années 50 (A Raisin in the Sun, en version originale). Elle connut un succès immédiat et marqua l’histoire du théâtre américain pour sa représentation honnête d’une famille noire (en opposition aux rôles comiques offerts  à l’époque) et ses questions de discriminations raciales. 

Héritage, Théâtre Duceppe
Crédit Photo: Caroline Laberge

En feuilletant le pamphlet de la pièce, on apprend que l’histoire racontée est fortement liée à l’histoire personnelle de l’auteure. Sensible et juste à fois, elle nous interpelle et nous engage dans une réflexion sur notre propre expérience.  

Si cette pièce a en effet une soixantaine d’année, elle reste encore terriblement actuelle. Les questions de la place de la femme, de l’importance de la famille, des rêves brisés et des discriminations sont au cœur de nos sociétés contemporaines. 

Je vous encourage à vous y rendre accompagné de vos adolescents si vous en avez. Le sujet se porte parfaitement à des réflexions poussées en famille.

Vous retrouverez toutes les informations sur le site internet du théâtre.
N’attendez pas trop, elle se finit le 5 octobre 2019
 

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