Nos 9 ans au Québec
Voilà maintenant 9 ans que nous vivons au Québec, plus
précisément à Montréal… 9 ans de découvertes, de hauts et de bas. 9 ans pour
appréhender une culture c’est déjà bien, mais parfois pas assez…
Il y a quelques jours encore nous réagissions petit mari et moi sur un sujet
d’actualité en France…et nous nous sommes surpris à nous rendre compte que nous
étions beaucoup plus imprégnés par nos habitudes québécoises que nous ne le
pensions…
C’est donc ainsi que cela se produit? L’imprégnation d’une
culture? D’un mode de vie? Sans que l’on s’en rende compte, cela nous tombe
dessus et on est soudain devenu un autre…
Malgré cette constatation, je pense que nous restons
nous-mêmes évidemment. Nous sommes amenés à vivre encore des tas de petits
chocs culturels. Parfois certains sont insignifiants mais me touchent malgré
tout.
Il y a quelques mois, une célèbre émission pour enfants des
années 80 a refait surface à la télévision québécoise. Un style évidemment plus
jeune, plus au goût du jour. Tout mon entourage québécois s’est mis à parler de
cela. Sur Facebook, Instagram ou au bureau, tous racontaient leurs souvenirs d’enfance.
Je pouvais comprendre, car j’imagine mes discussions avec mes amis français si
une telle émission revenait en force (un
petit Club Dorothée ou Marmaillages* pour les réunionnais de
mon cœur). On en rigolerait, on voudrait montrer ça à nos enfants (bon ok pour nous c’est déjà fait ;) )…
Alors, quand ce phénomène est revenu au Québec, j’ai voulu moi aussi leur faire
découvrir Passe-partout… mais
en fait ils n’ont absolument pas du tout accroché. Mes références étaient
décidément ailleurs et je me suis rendue compte que pour mes enfants c’était la
même chose.
Je l’ai déjà dit et je le répète, l’immigration que nous
avions choisie voilà plus de 10 ans n’a plus rien à voir avec ce que nous
vivons au quotidien. On a évolué, le Monde avec. Nous avons maintenant d’autres
objectifs, même s’ils ne sont pas encore clairs et définitifs, c’est ce qui
nous permet de nous raccrocher à notre vie ici… Mais… 3 ans sans voir ma sœur,
mon frère et mon père, je trouve cela dur. Surtout que cela risque de se
transformer en 4 ans d’absence. Mon frère et ma sœur sont encore jeunes mais
hélas peu causants… j’ai donc l’impression de rater beaucoup de complicités et
d’échanges. Quant au reste de ma famille, la vie avance, les uns vieillissent
pendant que les autres grandissent. Le lot de tous les immigrés éloignés de
leur famille.
9 ans de vie montréalaise nous ont aussi permis de savoir ce
que l’on veut et ce que l’on ne veut plus pour notre futur. Je trouve cela
encourageant, car j’ai personnellement quitté un milieu qui ne me convenait
plus car j’avais l’impression de ne plus respirer. De ne pas pouvoir m’y
exprimer librement (allo les penseurs
libres…).
Alors voilà 9 ans après, nous
sommes encore en apprentissage, en évaluation, en questionnements. J’ai
l’impression que cela durera encore un bout. Alors pour moi qui criais sur tous
les toits qu’au bout de 2 ans on peut savoir si oui ou non on aimera notre vie
ici, j’ai revu ma copie et je me suis adaptée.
Teaser
9 ans de vie au Québec c’est vraiment un beau parcours. C’est
aussi un moment qui nous fait dire que notre demande de citoyenneté va enfin
être déposée (youhou!). Je suis
heureuse que nous fassions ce chemin là, mais nous le faisons surtout pour
Océane. Personnellement, cela ne m’aurait pas du tout dérangé de rester sous le
statut de résidente permanente, mais on se rend compte que nous ne lui
faciliterons pas la tâche si elle n’a pas ce « sésame » en poche pour
son avenir.
Que nous restions ou pas pour 9 autres années (ou plus), les
démarches ont enfin débuté.
*Je vous laisse naviguer sur les moteurs de recherche pour
découvrir ou redécouvrir ces pépites de mon enfance :)
Commentaires
Puis je te demander quel est ton travail ici à Québec ?
As tu trouvé ton travail avant de partir ou une fois sur place?
Merci.
Amy
Nous sommes arrivés il y a 9 ans sans emploi avec seulement le visa de résidence. J'ai écris de nombreux bilan durant ces années. Je pense qu'avec le moteur de recherche du blogue en tapant bilan tu pourras en retrouver quelques uns.
Je travaille depuis 7 ans bientôt dans une université dans le secteur administratif.
Je crois que c’est rarement tout blanc ou tout noir, mais qu’on passe toujours par des phases de joies, de certitudes et de nostalgie, de questionnements et de culpabilité... le lot des immigrés!