#HistoiresExpatriées : Les us et coutumes de ce pays qui sont devenus les tiens


Aujourd’hui je vous donne rendez-vous pour un article spécial #HistoiresExpatriées. Il s’agit de ma 3ème participation et je me rends compte que je n’ai pas été très assidue pour les derniers rendez-vous. Oups! Mais comme je suis la marraine pour ce thème, je ne pouvais pas l’oublier!

Merci encore à Lucie du blogue l’occhio di Lucie pour ce challenge mensuel!

Je vous mettrais en fin d’article les liens vers les autres participants afin que vous puissiez découvrir d’autres points de vue!



J’ai choisi le thème suivant : Les us et coutumes qui sont devenus les tiens, car depuis le temps que nous vivons au Québec je me suis bien rendue compte qu’il y avait certaines choses qu’on ne faisait plus comme avant…ou que l’on fait maintenant et qui ne nous serait jamais venus à l’idée de faire.

Bref, je vais vous parler de 2 grands thèmes importants pour nous : la bouffe et le « life style ». Oui j’emploie ce terme très à la mode mais qui caractérise surtout l’idée du quotidien et de nos rythmes de vie.

La nourriture et l’expatriation

Il y a déjà eu un rendez-vous en janvier sur la cuisine auquel je n’avais pas pu participer. Mais s’il y a bien une habitude que nous avons changé depuis notre arrivée ici en 2010, c’est bien la bouffe. Je me souviens encore comme si c’était hier nos têtes dans les supermarchés (bon moi j’avais déjà vécu un an à Montréal en 2001 mais quand même). Le fait de se sentir perdus dans un endroit aussi banal qu’un supermarché, ce n’est quand même pas drôle. Rapidement nous nous sommes donc adaptés. Modifiant ainsi notre façon de manger, de cuisiner de penser la bouffe tout simplement. Après de nombreux essais-erreurs, nous sommes arrivés 9 ans plus tard à un rythme de croisière. On s’est où dénicher les fromages pas chers à Montréal, on sait cuisiner de nombreuses variétés de courges, de plats plus traditionnels, on s’est adapté. 

Nous avons découvert la mijoteuse (que nous n’avions jamais utilisé en France), nous avons découvert le plaisir de cuisiner les fins de semaine…ou pas. Car il ne faut pas se le cacher, sans cantine et avec des prix pratiqués dans les restaurants, nos habitudes de vie ont tout simplement changé. Avant de venir vivre ici, nous ne pensions pas que les québécois cuisinaient autant. Du moins les familles. Mais nous ne nous étonnons plus maintenant de voir des repas communautaires, d’entendre telle personne qui cuisine les repas de sa semaine tout le dimanche, etc. Bref, la logistique de la nourriture pour une famille est impressionnante ici et je ne vous cacherais pas que c’est quand même pesant par moment. 

La première boite à lunch de ma vie pour ma fille...

J’envie mes amies en France qui cuisinent encore un peu au jour le jour et qui n’ont pas besoin de penser aux restes qu’elles doivent garder pour les repas du lendemain midi. 

Côté nourriture, nous avons également dû nous adapter au goût des aliments, qui sont en effet différents de notre pays d’origine. Là encore on essaye vraiment de privilégier le fait maison et on ne consomme pratiquement plus du tout de plats cuisinés congelés, car nous n’y trouvons aucun plaisir.
Cependant, malgré tous ces changements qui nous semblent bien importants, nous nous sommes vite rendus compte que certaines habitudes ne nous lâcheraient pas de sitôt.

Je pense notamment à nos heures de repas (surtout pour le soir, où nous mangeons encore à l’heure « française »), nos goûts pour les petits déjeuners (qui ont été souvent une source de curiosité pour certains de mes collègues) ou encore le dessert. C’est un point particulier car le dessert est une habitude bien ancrée en France. Je n’ai pas le souvenir de n’avoir jamais fini un repas sans ce fameux dessert. Mais pour la plupart des québécois, lorsque l’on parle de dessert en fin de repas, on a souvent des réponses du genre pâtisseries, chocolats, voir bonbons (!). Alors qu’un dessert chez nous représente un fruit, un yaourt, un fromage ou un peu de tout cela. Bref, un dessert « normal » et non un dessert de fête.

Le « lifestyle » et l’expatriation

Que sont donc devenues nos habitudes de vie depuis 9 ans? A-t-on vraiment changé? S’est-on « américanisés »?

En proposant ce thème, j’ai repensé à tous ces changements que nous faisons encore versus nos bonnes vieilles habitudes, tel que se coucher très tard ou manger tardivement également.
Et il est bien logique pour nous que notre adaptation au pays passe évidemment par le quotidien, le style de vie d’ici. 

Que ce soit dans nos rapports au travail, dans la vie de tous les jours, nous ne portons évidemment plus le même regard. Et souvent, les gens ne se rendent plus compte des efforts que nous devons encore faire, malgré tout, pour nous fondre dans le moule de la société québécoise. 

Du tutoiement dans les magasins, aux rapports moins hiérarchiques dans l’entreprise. Des taxes à intégrer, aux déclarations d’impôts. Tout est évidemment différents de ce que nos propres parents (si on doit comparer) faisaient. 

Des files d’attente pour les bus à Montréal au respect des consignes, des attitudes très distantes parfois avec les gens aux barbecues conviviaux… Tout a dû être repensé chez nous. Et c’est assez incroyable comment en peu de temps (5 ans maximum), ces habitudes de vie sont devenues nôtres. 

Comme nous ne rentrons pas souvent en France, il nous est encore plus frappant de nous rendre compte que certaines choses si évidentes pour nous à l’époque, le sont vraiment moins maintenant. Ma simple attitude dans un magasin ou un restaurant en France est complètement décalée et apporte toujours son lot de regards en biais. J’en ris la plupart du temps, cela m’amuse et je ne le prends jamais bien mal. Mais cela me fait également prendre conscience que je me suis adaptée à un autre mode de vie, à un autre rythme également. 

Il a aussi fallu que l’on s’adapte rapidement au système pour les enfants. Impossible de ne pas comprendre le fonctionnement de l’école ou de la vie des enfants ici au Québec, lorsqu’on en a nous aussi. J’estime déjà que nous vivons parfois en décalage avec la société sans avoir de télévision par exemple. Mais par chance on se rattrape, on s’informe juste différemment.

Aujourd’hui, je ne m’étonne plus de voir les gens manger à 18 heures, partir du bureau à 17h, faire du bénévolat ou avoir un deuxième emploi. Je ne m’étonne plus de voir des gens devenus propriétaires très jeunes ou d’entendre parler des sorties au chalet ou des voyages dans le sud (sous-entendu là où il fait vraiment chaud) toute l’année. 

Crédit photo: OcéanesFamily

Pour en lire plus sur d’autres habitudes prises, voici les autres blogs qui ont participé au rendez-vous #Histoires Expatriées ce mois-ci :

Amélie et Laura en Italie
Ferdy à Edmonton (Canada)
Eva au Japon qui republie ce thème
Morgane en Espagne
Barbara et ses expériences variées selon les pays
Aude en Argentine
Pauline en Corée
Ophélie en Angleterre
Thibault à Winnipeg (Canada)
Camille au Vietnam
Adrienne à Cambridge
Marie à York (Angleterre)
Un point de vue au Sénégal

Commentaires

ferdypaindepice a dit…
Oh les lunch box je les ai oubliés eux ! Ils sont encrés dans ma routine matinale, je les prépare en même temps que mon petit-déjeuner.
Au final toutes ces petites habitudes ne font que nous enrichir, on ne sera jamais 100% canadien mais plus on restera au Canada et plus on perdera nos habitudes françaises.
M.C.O a dit…
Oui tu as bien raison!
Laura a dit…
Aha le tutoiement, on s'y est fait rapidement aussi en Italie.
C'est fou, comme quoi la nourritures fait vraiment parti des premières choses qui nous marquent. Avec des enfants le rythme de vie doit être encore plus marqué.
Bonne cuisine du dimanche alors ;) On va préparer nos lunch box de la semaine également! Ciao!
M.C.O a dit…
Oui le tutoiement c'est un peu le passage obligé ;)Merci d'être passée ;)

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