Le Terrier au théâtre Duceppe
Huit mois sont passés
depuis que Becca (Sandrine Bisson) et Louis (Frédéric Blanchette) ont perdu
Danny. Leur fils unique avait 4 ans. Becca semble résolue à effacer tout ce qui
lui rappelle son petit garçon pendant que Louis s’active et évite de manifester
le moindre signe d’abattement.
La pièce démarre ainsi et se poursuit durant 1h30 autour de
ces sujets que sont le deuil et l’oubli.
Autour du couple gravite Isa (Rose-Anne Déry) et Nathalie
(Pierrette Robitaille), respectivement sœur et mère de Becca, qui tentent maladroitement
mais affectueusement, de les soutenir tous deux face à leur perte.
À l’ombre de cette famille, Jason (André-Luc Tessier),
adolescent impliqué dans l’accident de Dany, cherche à offrir son soutien à ce
couple qui semble ne plus fonctionner.
La thématique est forte mais la mise en scène et le texte
sont loin d’être dramatiques. Alternant subtilement les scènes sensibles aux
scènes plus comiques, le rendu nous permet de ne pas être constamment dans le
malaise et les pleurs.
J’ai trouvé les tableaux criants de vérité. Le deuil d’un
enfant est en effet une terrible épreuve pour le couple. Une épreuve qui
parfois, détruit ce dernier. Dans le cas de Becca et Louis, qui n’avaient qu’un
seul enfant, on peut légitimement se poser la question de la viabilité du
couple. Que se passe-t-il en effet lorsque l’on ne peut se raccrocher à
l’autre? Comment vivre son deuil ensemble, alors que clairement, c’est une
affaire personnelle, intime. Malgré le dénominateur commun qu’est leur enfant,
qu’est-ce qui pousserait Becca et Louis à rester ensemble?
Toutes ces questions ne sont pas directement posées durant
la pièce mais elles sont là, présentes.
Le Terrier a cela de subtil : l’extrapolation de la
situation face à soi-même, et à nos actions. En effet, lorsque la mère de Becca
compare le décès de son propre fils adulte avec celui de Dany, je me suis
retrouvée dans la douleur de Becca. Et parallèlement, suite à l’annonce de la
grossesse d’Isa, j’ai compris le malaise qu’une telle annonce pouvait susciter
dans un pareil contexte.
Crédit Photo: Caroline Laberge /Théâtre Duceppe |
Perdre un enfant, pour en avoir fait cette douloureuse
expérience, est certainement la pire chose d’une vie. Mais la pièce offre
également de l’espoir et du réconfort face aux évènements dramatiques qui
jalonnent une vie.
Pour toutes les informations complémentaires, merci de vous reporter au site.
La pièce est jouée jusqu'au 23 mars prochain.
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La pièce est jouée jusqu'au 23 mars prochain.
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