Mon pays d'accueil et mon corps rdv1 #Histoiresexpatriées
Je participe pour la première fois au rendez-vous
#HistoiresExpartiées. Habituellement, tous les 15 du mois, des blogueurs
francophones qui vivent aux quatre coins de la planète, se réunissent autour
d’un thème donné. L'innitiatrice se nomme lucie du blog L'occhio di Lucie. J’aime ce principe que j’ai pendant quelque temps appliqué à des
rencontres photos et lorsque je suis tombée sur le groupe, je me suis dit que
ça pourrait me plaire. On est très libre de poster ce que l’on veut et quand on
le veut. Il faut juste respecter le thème du mois et la date. Pour cette
dernière, c’est un peu râpé pour moi, mais l’été est très chargé chez nous,
entre les visites familiales et nos propres sorties / boulot/ quotidien… Je
trouve moins de temps pour écrire.
Cependant,
le sujet lancé par Maëva me touche beaucoup, alors avec un peu d’appréhension, je vous
livre donc mon point de vue sur ce que j’ai observé dans mon pays d’accueil autour de
la perception des corps.
Depuis que je vis ici, je recommence tout doucement à
renaître…mais il a fallu beaucoup de temps et il en faudra encore un peu plus, pour
que je puisse enfin être bien comme je suis…Et non comme LA société voudrait
que je sois.
Appelons un chat un chat : être grosse au Québec passe
mieux qu’en France, tout simplement.
Pour
ma part, je le vois vraiment comme une victoire personnelle. J’ai toujours eu
une vision hyper négative de moi-même.
Heureusement avec le temps, on prend confiance un peu en
soi…Et souvent l’âge aide beaucoup. En tout cas, c’est valable pour moi! J’avoue
que depuis que je suis mère, je fais aussi encore plus attention à ce que je dis
sur moi-même. Entendre son enfant se dénigrer, ça ne fait pas du tout plaisir,
mais cela renvoie aussi à ce que l’on dit. Et comme je veux sortir de cette
spirale infernale, j’ai enfin décidé de devenir copine avec moi-même.
Le Québec a contribué grandement à ce changement de mentalité
chez moi :
Arrêter de penser que le contraire de la grossophobie c’est d’encourager
l’obésité….
Arrêter d’entendre sans arrêt des publicités régimes….
Arrêter tout
simplement de penser à la taille de son corps quand on rentre dans une boutique…
Toute
cette démarche a pu être acceptée et menée parce que je vis dans un pays où il
existe une plus grande diversité corporelle.
Quand je suis arrivée pour m’installer définitivement au
Québec (en dehors de ma période d’étudiante), je venais de vivre dix ans à
Paris. Pour ceux qui ne s’en douteraient pas encore, Paris est un peu LA ville
en France où le corps et le culte de la minceur est porté à son extrême. C’est
là-bas que j’ai vécu mes premiers entretiens que l’on pourrait aujourd’hui
juger de grossophobes, alors que mes rondeurs n’avaient rien à voir avec celles
que je porte aujourd’hui. C’est aussi dans cette ville que j’ai vécu le plus de
mots violents liés au corps, que ce soit par des inconnus, ou des ex.
Lors de notre départ, il était évident pour moi que je ne
pourrais plus jamais vivre dans une telle ville. Moi, qui n’avais jamais
réfléchi à mes tenues et mon style vestimentaire, je m’étais, pendant toutes
ses années, forcée à porter des tenues pour éviter les regards des autres.
Arrivée au Québec en 2010, j’ai retrouvé cette sorte de
libération des corps, comme je l’appelle, lors de mon année d’étudiante entre
2001 et 2002. Et j’étais vraiment heureuse de voir que cela n’avait pas
beaucoup changé. Je voyais toujours des types de corps diversifiés qui portaient
un peu ce qu’ils voulaient sans trop se soucier des autres…
Évidemment, je ne veux pas généraliser, ne venez pas me dire
qu’aux Québec les gens ne se soucient pas du regard des autres. La grossophobie
existe, comme partout. Les chirurgies sont courantes et les gens en souffrent
toujours… Les obsédés du sport sont légions aussi ici!
Mais, encore une fois, la taille n’empêche que peu de gens à
se décider si oui ou non ils feront du sport aujourd’hui…Si oui ou non,
ils vont décider de manger fast food ou « santé ».
C’est depuis que je suis ici, que je lis des avis de
nutritionnistes bien loin de ce que je peux entendre en France…
Mais le Québec /Canada n’est peut-être pas nécessairement
lié à ce processus… Il faut quand même que je m’attribue la plus grande part :
Apprendre à m’aimer pour ce que je suis, comme je suis. Et aussi apprendre à
laisser les « on dit » très loin de moi.
Merci aux gens du Québec de ne pas m’insulter constamment
dans la rue, merci à mon mari pour son amour et sa bienveillance envers mes troubles
et autres, merci à ma fille pour son regard et sa force.
À bon entendeur…
Celles qui m'inspirent:
Stéphanie Zwicky a été la première blogueuse mode taille + que j'ai suivi et que je suis toujours. En dehors des vêtements, son rapport au corps a été une bouffée d'air frais dans ma vie lorsque ça n'allait pas.
Edith Bernier a la passion des voyages et elle vient démontrer que les tailles + ont aussi le droit de voyager, de faire du sport, si ça leur tente!
Gabrielle Lisa Collard se cache derrière le blogue Dix octobre et parle de plein de sujets autour des grandes tailles. Sa plume et ses collaboratrices abordent des thèmes qui sont peu abordés dans la blogosphère francophone.
Nadia Tranchemontagne a débuté son blogue l'an passé. Elle est jeune et son estime de soi me met carrément à terre. Si j'avais pu avoir cette force et cette réflexion à son âge, ma vie aurait peut-être été encore plus belle ;)
Derrière les folies passagères se cache une fille au grand cœur et qui porte la cause de la diversité corporelle et mentale sur son site et sa boutique. Je la suis beaucoup sur instagram.
En passant, depuis que j'ai ouvert un compte pour le blogue sur Instagram, je me rends compte de la diversité des comptes que l'on peut voir. Et non il n'y a pas juste des gens "parfaits".
Ouvrez vous aux autres!
Commentaires
Mais c'est clair que Paris c'est spécial, perso quand j'y vais j'ai l'impression d'être une plouc ! ;-)
Bise
Axelle
Comme tu le sais ma fille est classée dans les obèses infantile, et malgré une surveillance constante, 4activités par semaine, rien n'empêche à sa nature de reprendre le dessus. Heureusement elle est forte, positive et malgré les remarques constantes arrive à être assez bien dans son corps, même si je sais qu'elle devra se battre toute sa vie. Personnellement, comme tu le sais aussi, mon passif d'athlète de haut niveau, m'a rendu très difficile la perte de poids subit. Et pourtant cette dernière année j'ai perdu 10kg.. pourquoi ? Parce que j'ai sessé d'y penser..le secret et bien plus dans la tête que l'on croit, c'est ça la véritable libération.Avoir suffisamment de réparti pour remettre les cons à leur place, ceux qui se permettent des remarques alors qu'ils ne connaîtront jamais ce que tu vis...et avoir la possible et l'envie de se faire belle quoi qu'il en coûte. Oui, à Paris c'est dur mais à la Réunion c'est pire. Ravie d'apprendre qu'au Canada c'est mieux.Il est temps que les gens comprennent que le poids est une maladie et non un désir de ne rien foutre ou de mal manger. Nous en sommes encore loin...en espérant que cela viendra et partout dans le monde..
Énormes câlins à toi et bravo pour ce témoignage..
Mais le culte du corps mince commence a s'estomper et nous qui avons des corps normaux (cad avec des rondeurs laissees par les grossesses et les bonnes tavles amicales et familiales), pouvons enfin apprecier la vie sans nous tourmenter d'un enieme regime sans succes...biz M.
Ienee
Céline, non je ne savais pas pour ta fille! j'en suis désolée, mais à un moment il faudra qu'elle soit plus forte que les chiffres et je pense qu'elle prends la bonne voie !
maevasmapamundi.com