Le rayonnement culturel des Premières Nations
Nous vous présentons aujourd’hui nos découvertes sur ces cultures qui imprègnent la vie au Canada.
Les cultures des premières nations célébrées à Montréal, au Québec et au Canada
Le 21 juin 2018, le jour du solstice d’été, avaient lieu
plusieurs événements culturels majeurs à Montréal, et partout ailleurs au
Canada, à l’occasion de la journée nationale des peuples autochtones. Cette
dernière, célèbre, reconnait et honore la richesse et l’histoire des cultures
des premières nations, des Inuits et des métis au Canada.
Elle existe officiellement
depuis 1996; date à laquelle elle fut annoncée par le gouverneur général de l’époque,
Roméo LeBlanc.
J’ai eu l’occasion, jour pour jour après huit années passées
au Canada, d’assister à la cérémonie du feu qui se tenait sur un terrain à
l’ouest de la Tour de l’horloge sur les quais du Vieux port de Montréal. Ce fut
une belle façon pour moi de célébrer l’arrivée des miens au pays. C’est à cet
endroit que Samuel de Champlain aurait rencontré les premiers représentants des
peuples des premières nations à son arrivée sur le site qui deviendra plus tard
Montréal.
L’événement avait lieu en présence de Ghislain Picard, Chef
de l’assemblée des premières nations du Québec et du Labrador, ainsi que du
ministre responsable des affaires autochtones du gouvernement du Québec,
Goffrey Kelley. Plusieurs autres acteurs majeurs pour la cause étaient également
présents pour l’occasion.
Monsieur André Dudemaine, membre fondateur, administrateur et
directeur des activités culturelles de la revue Terres en vues nous a présenté
et explicité la cérémonie du feu. J’ai également eu l’occasion de rencontrer et
d’interviewer Madame Odile Joannette, directrice générale du Wapikoni Mobile. Il s’agit d’un
organisme créé en 2004 par la réalisatrice Manon Barbeau, en collaboration avec le
Conseil de la Nation Atikamekw, le Conseil des jeunes des Premières Nations du
Québec et du Labrador. Sa mission est
d’être un studio ambulant de formation et de création audiovisuelle et musicale,
dédié aux jeunes autochtones. Était également présent Ray Deer, un aîné
très respecté de la communauté de Kahnawake ainsi que plusieurs autres acteurs
appartenant aux peuples des premières nations.
Ray Deer un
aîné très respecté de la communauté de Kahnawake procède à l’allumage du feu
sacré
|
C’est ainsi que ce
jour-là, j’appris que Montréal est un territoire non cédé. L’allumage du feu rituel, ainsi que
le montage du tipi – événement symbolique s’il en est - eurent lieux en
présence des aînés de la nation mohawk. Ces derniers représentent la plus
ancienne occupation humaine sur ce lieu. André Dudemaine dira qu’ils sont
« les gardiens de la tradition et de l’héritage de leurs ancêtres. Ils
représentent dans leurs chants, leurs danses et leur spiritualité l’esprit même
de cette terre. »
Le montage
du Tipi
|
Cette cérémonie du feu fut l’occasion de célébrer l’espoir des
peuples des premières nations, de voir leurs cultures reconnues, représentées
et célébrées grâce au projet d’une ambassade qui sera élevée à l’emplacement
même de l’événement.
À cette heure, nous savons que la Ville de Montréal a donné
son aval pour la construction de l’ambassade des premières nations sur le site
même où s’est déroulée la cérémonie. La Ville a promis de participer à la
construction de l’ambassade à hauteur de 10%, ce qui représenterait une somme
de 6,2 millions de dollars. Cette annonce fut probablement un moment chargé
d’émotion et d’espoir. Il faut dire que cela fait au moins vingt ans que les
peuples autochtones du Canada se battent à Montréal pour avoir la possibilité
d’édifier leur ambassade et ainsi de faire rayonner leurs pratiques artistiques
et culturelles, ainsi que leurs identités.
À ce sujet, Madame Odile Joannette, directrice générale du
Wapikoni Mobile me confiait : « Le but est de co-créer l’avenir ensemble. Ce
n’est plus une question de consultation
ou de concertation mais de co-création.
Il s’agit de reconnaître que les peuples autochtones ont les capacités de
déterminer ce qui est le mieux pour eux, et de travailler ensemble (cet
« ensemble » faisant référence au gouvernement fédéral et aux
gouvernements provinciaux ainsi qu’aux peuples des premières nations) à
co-construire les prochaines étapes. »
Il s’agit d’une démarche apaisée et décomplexée, où les
peuples des premières nations espèrent et veulent être traités sur un pied
d’égalité par les autorités gouvernementales.
Le festival Présence autochtone
Du 07 au 15 août prochain aura lieu à Montréal, au Quartier
des spectacles le festival Présence
autochtone. Il s’agit d’un événement
culturel majeur qui illustre la volonté des premiers peuples de
s’affranchir des cultures occidentales, afin d’afficher et de développer ainsi leurs
propres cultures.
André Dudemaine membre fondateur,
administrateur et directeur des activités culturelles de la revue Terres en
vues
|
L’événement, qui en est à sa 28ème édition, partage
non seulement une dimension multiculturelle mais aussi multidisciplinaire.
Parmi les premiers peuples plusieurs nations seront représentées à travers
différents médiums.
Je ne désire pas ici vous dévoiler l’ensemble du programme.
Je vous invite plutôt à le découvrir en vous rendant sur le site Internet du
festival, en cliquant ici.
Même si à mon sens tous les événements du festival méritent
que l’on s’y intéresse, je désire cependant attirer votre attention sur quelques-uns
d’entre eux.
La soirée inaugurale aura une saveur particulière
puisqu’elle nous fera découvrir en primeur de jeunes talents autochtones au
travers d’une sélection de courts-métrages. Elle aura lieu le 7 août à 19 h 00
à la Grande Bibliothèque. Ce sera l’occasion, ne serait-ce que par curiosité,
de découvrir le cinéma autochtone. Ce ne sera malgré tout pas l’unique moment
du festival où cela sera possible, puisque l’Université de Concordia nous
proposera des documentaires ainsi que des longs métrages. Je vous conseille en
particulier Last of the Mohicans du Mohawk Dirt McComber.
André Dudemaine et Dirt McComber venu présenter son film Last of the mohicans
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Crédit Photo: gracieuseté média dirtdocumentary |
La chanson et la musique ne seront pas en reste. Le 08 août
prochain, sur la place des festivals, aura lieu sur la scène Québecor à 20 h 30
un concert de Don Amero qui sera
suivi par la projection du film When They Awake à 21 h 15. Vous
pouvez déjà vous en faire une idée en cliquant sur le lien ici afin de
visionner la bande annonce. Il s’agit d’un documentaire qui présente le travail
des jeunes musiciens autochtones du point de vue du renouveau culturel et
politique dont je vous parlais plus haut.
Le colloque Regards autochtones sur les Amériques aura également lieu pendant le
festival. Il s’agit de réflexions universitaires autour du cinéma autochtone.
On y parlera de la place qu’il occupe dans les sociétés américaines. Les
questions d’enjeux, d’éthiques et d’esthétiques y seront abordées.
La pièce de théâtre
intitulée Ioskeha et Tawiscara : le
grand Jeu de la création, aura lieu le vendredi 10 août et le dimanche 12 août à 20 h
30. Il s’agit de nous raconter l’histoire de deux jumeaux ennemis qui, selon la
tradition autochtone, au travers de leur affrontement président à la création
du monde. On doit la mise en scène et la chorégraphie à Pierre-Paul Savoie. Le
chef marionnettiste est Jocelyn Sioui et n’en est pas à son coup d’essai.
Musique Nomade, quant à lui présente pendant le
festival Présence autochtone
plusieurs artistes, auteurs, compositeurs et interprètes issus des premières
nations. J’attire particulièrement votre attention sur l’événement NIKAMOTAN MTL –nicw
pendant lequel plusieurs artistes autochtones viendront présenter leur travail.
L’événement aura lieu le samedi 11 août à 21 h 30. Vous trouverez le nom des
artistes présents à l’événement en cliquant ici.
André Dudemaine et Joëlle
Robillard, Chargée de projet de Musique
nomade
|
Je pourrais continuer à
vous détailler le programme. Je vous invite plutôt à vous rendre sur la page du
site Internet du festival qui témoignera de la richesse dont regorge ce
festival dans sa programmation. Il y en a pour tous les goûts. Du cinéma au
théâtre en passant par l’art, la musique et les chansons.
Souhaitons que tous ces
efforts portent leurs fruits et contribuent à plus de justice, d’amour, de
fraternité et de partages culturels, ici, aux Amériques et dans le monde.
By Charles A.
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