Découvertes au festival Tattoo Nouvelle-ère


Ceux qui nous connaissent bien, savent que nous avons un intérêt certain pour le tatouage. D’une part, nous sommes tous les deux des parents tatoués et d’autre part j’ai moi-même écrit mon mémoire de maîtrise sur le sujet. Cela ne fait pas de nous des spécialistes, loin de là. Cependant on a eu l’envie de partager notre passion en écrivant sur un événement auquel j’ai eu la chance d’assister.



Les 25, 26 et 27 mai dernier avait lieu la seconde édition du Festival TATTOO NOUVELLE ÈRE. Elle se déroulait au sein du Salon 1861, un espace collectif de création qui occupe une église restaurée du quartier Griffintown à Montréal. Le lieu est superbement décoré. Les vitraux et les couleurs qui habillent les murs nous font entrer dans la thématique certes religieuse mais rappellent également, par la naïveté du style, l’imagerie Oldschool des premiers tatouages de l’ère moderne. 



Afin de se démarquer des conventions de tatouage classique, l’événement se veut une opportunité de démocratiser la pratique auprès des familles. À cet effet, un espace de création « artistique » avait même été aménagé pour les enfants. Il s’agissait de bancs et de tables sur lesquels avaient été déposés des crayons en forme de dermographes et des blocs de papiers afin d’inviter les plus jeunes à dessiner et à faire comme les plus grands. 



Toujours dans le même esprit, en plus des 150 artistes tatoueurs qui étaient présents pour l’événement, des séminaires ont également eu lieu, sur l’ajustement et l’entretien des dermographes, sur la gestion de la douleur par l’hypnose et sur la calligraphie. 

Parmi les stands qui étaient présents, il y avait aussi des artistes qui n’étaient pas des tatoueurs. Je pense en particulier à ANKTIL, un artiste qui travaille le bois en le sculptant, le peignant et le brûlant. Il crée ainsi des sculptures horrifiques. On aime ou pas, mais on ne peut pas rester indifférent. On ne peut pas non plus nier l’originalité de l’approche et les heures de travail nécessaires pour créer ces œuvres. Un fabriquant de bijoux a attiré mon attention. Il s’agit de Lost Apostle

Une partie des bijoux présentés
 
Cependant, c’est parmi les tatoueurs que mon attention a été la plus retenue. 

 Mes coups de cœur


Chronologiquement, le premier est un français. Il s’agit de Mikael de Poissy. Son style rappelle pour une part les vitraux des églises et leur thématique religieuse et d’autre part les estampes japonaises y sont également mises à l’honneur. J’avoue que certains pourraient être tenter de passer leur chemin. À mon sens, l’originalité de ce tatoueur réside dans le rapprochement et le « collage » de deux styles qui, au final, ne sont pas si différents que cela. Les deux présentent une iconographie traditionnelle et moyenâgeuse. C’est leur rapprochement et le contraste qu’il crée qui attire le regard. Il y a là une forme de récit mythique qui grâce au tatouage s’inscrit dans le corps. 




J’ai également adoré le travail de Patty Ouellet. Tatoueuse québécoise son style animalier façon aquarelle a attiré mon regard. Elle a cependant le dermographe polyvalent et arrive à rendre les détails avec beaucoup de finesse. Je l’ai vu expliqué sa manière de faire et son processus créatif à une cliente. Il me semble qu’elle est à l’écoute de ses clients. De plus c’est quelqu’un de souriant, ce qui ne gâche rien.



Je terminerai avec Eilotatoo et Rodolphe qui, selon mes goûts, se disputent la première place. Les deux font preuves d’originalité et maîtrisent les couleurs et la finesse de leurs traits.

Rodolphe en pleine action

J’ai hâte d’être à l’année prochaine. Vous l’aurez compris. J’ai adoré l’expérience. Je suis certain que cet événement est amené à se développer vu son succès et l’originalité de l’approche. J’espère cependant que les prochaines éditions amèneront davantage de conférences pour parler de disciplines qui gravitent autour du tatouage, des arts corporels et des arts graphiques en général.   

By Charles A. 




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