DIS MERCI ou l’identité de l’autre comme moteur de la construction de soi
J’aime me rendre au cinéma, au théâtre et parfois même au cirque sans trop savoir ce qui m’attend.
C’est
d’autant plus facile à faire que nous n’avons pas de télévision. Il me suffit
d’éviter de lire les journaux ou d’aller sur le site Internet qui en parle.
J’aime être surpris. À mon sens, lorsque j’en sais trop avant le début du
spectacle cela « abîme », en quelque sorte, la surprise sensée me
saisir au cours de la représentation.
C’est ainsi que vendredi dernier j’ai
assisté au nouveau spectacle performatif de la compagnie Joe Jack et John,
intitulé DIS MERCI, sans vraiment
savoir ce qui m’attendait.
Mis en scène par Catherine Bourgeois et co-écrit par les acteurs qui l’interprètent, ce spectacle traite de thématiques actuelles, telles que l’exil et l’immigration, la hiérarchie sociale, l’identité, les discriminations, ainsi que le rapport à la différence.
Crédit photo: Catherine Aboumrad |
Il ne peut se vivre que comme un
prétexte au développement d’une critique de la société québécoise dans ce que,
à mon sens, elle a de plus beau : sa capacité à accueillir autrui.
L’altérité comme construction de soi, car c’est bien de cela qu’il s’agit,
commence par le respect de soi et de l’autre dans ce que nous avons de plus
précieux : notre culture, notre identité. Comment une société peut-elle
accueillir l’étranger et l’intégrer sans que ce dernier subisse une
acculturation, une déculturation, ou s’y perde? On se rend compte que la bonne
volonté ne suffit pas et que l’effort d’intégration doit être réciproque de
part et d’autre.
Je ne veux pas vous raconter le
spectacle; il me suffit de vous dire à quel point il s’en dégage force et
intensité. Certaines scènes pourraient vous mettre mal à l’aise. Elles sont
nécessaires à la compréhension des problématiques d’intégration qu’affronte le
Québec depuis toujours. S’intégrer sans se désintégrer, faire partie de l’autre
sans s’y perdre et avancer ensemble vers un but commun, tels devraient être les
bases d’une société démocratique quelle qu’elle soit.
"Dans un désir toujours
grandissant de rendre le théâtre accessible à tous, Joe Jack et John et Espace
Libre prévoient également quelques performances avec interprétation LSQ par
Nico Bonin-Gauthier dont le samedi 10 février. Il s’agit d’une
première initiative de ce genre au Québec." (extrait du communiqué de presse)
Par Charles A.
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