Sortie au musée des Beaux-Arts: Western party!
Aventures au musée
Nous avons profité de la fin du congé des fêtes pour aller
au musée en famille. Plusieurs choix s’offraient à nous et nous avons décidé d’emmener
les enfants à l’exposition Il
était une fois… le western, du musée des Beaux-Arts de Montréal. Les enfants le
connaissent quand même très bien et je trouve que c’est toujours plus facile
pour la découverte d’une exposition temporaire.
J’étais quand même ravie quand Ulysse s’est endormi dans la
poussette sur le trajet, je me voyais déjà arpenter les salles dans un calme
relatif, sans hurlements ou course-poursuite dans le musée… Et surtout sans
regards désobligeants…
Je ne sais pas vous, mais en règle générale quand je me projette
dans des situations idylliques, cela n’arrive évidemment jamais (soupirs…).
Nous voilà donc devant les caisses du musée, passé la
douloureuse (cela nous a coûté pour 2
adultes (les enfants de -12 ans ne
payant pas) 42$, et comme nous avons pris notre temps, c’est la seule
exposition que nous avons vu pour ce prix-là…), nous faisons la file pour
le vestiaire. Le drame est arrivé à ce moment-là, j’ai voulu retirer les gants
d’Ulysse pour ne pas qu’il surchauffe, et Océane s’est dit que ce serait aussi
une bonne idée de lui enlever la tuque…J’ai à peine eu le temps de grimacer, ce
cher enfant était réveillé. Et en mauvaise mère que je suis, j’ai engueulé Océane…Bref,
je commençais mal l’exposition : énervée, en sueur avec en plus Ulysse qui,
tout content de se balader librement, commençait déjà à vouloir toucher à tout…
Comme on était deux, nous nous sommes donc passé le « paquet »
de temps en temps histoire de profiter quand même un peu de l’exposition.
Il y avait du monde, après tout c’était les vacances, il
faisait chaud…et l’exposition met en avant beaucoup de vidéos et d’extraits
audio. C’est donc une exposition qui est longue si on veut essayer de tout
voir.
Au cours de mes études en histoire de l’art et en muséologie, j’ai
acquis des techniques pour me faire une idée d’une exposition en mode accélérée…Une
chance, car ce jour-là je n’aurais rien pu en tirer sinon.
L’exposition pour les enfants
Du point de vue des miens, voilà un peu mon ressenti :
La muséographie est vraiment très bien pensée et bien agencée. Elle amène la discussion autour des sujets tel que les minorités, les conditions de vie, etc, facilement.
Certaines pièces
sont moins accessibles et nécessitent un soutien de l’adulte, mais Océane (9
ans) s’est très bien débrouillée en solitaire pendant que nous étions plus
occupés à surveiller son petit frère. Elle commence à pouvoir lire facilement
les cartels, se sert sans problème des écouteurs, et déambule dans les salles sans
toucher, ni gêner les autres spectateurs. Elle a donc pu apprécier les tableaux,
les sculptures mais, surtout, les extraits de films. Ces derniers sont en
version originales, pour la plupart sous-titrés, elle n’est venue me voir qu’à
de rares moments pour plus de compréhension.
Pour Ulysse (presque 3 ans), l’exposition reste assez facile
à aborder, lorsqu’il y met de la bonne volonté. Il est en effet facile de
focaliser l’œil du tout petit sur les détails des tableaux (dans la première
partie surtout), avec les chevaux, les amérindiens, les cowboys, et les paysages.
Ulysse était intéressé et cela a duré une bonne trentaine de minute.
Passé ce
temps (cela nous a pris 2-3 salles), il a commencé a montrer les premiers
signes de ras-le-bol. C’est à ce moment-là que les rôles se sont mis à tourner.
Un peu chez sa sœur pour regarder les films, un peu dans les bras de maman, un
peu de jeu à chercher papa, bref la visite a commencé à vite déraper. Lorsque
nous sommes arrivés dans la salle avec la diligence, il
a fallu que je garde tout mon sang froid pour qu’il ne veuille pas monter
dedans, et un papa qui a joué l’humour avec un des gardiens, pour que l’on ne
se retrouve pas trop vite à la porte (parents de jeunes enfants, vous êtes
prévenu!).
La poussette a été suggérée de nombreuse fois, mais c’était
peine perdue. La fin de la visite s’est déroulée un peu sur le même tempo,
jusqu’au drame intersidéral (monsieur était fatigué) : les fourrures de
bison tellement attirantes. Le gardien lui a simplement dit de ne surtout pas y
toucher, mais le mal était fait : Ulysse a fini la visite à chaudes
larmes, il voulait tellement toucher les bisons!
Avouez, ils sont tentants? |
Heureusement qu’on en a ri, parce que sinon je ne sais pas
dans quel état je me serais retrouvée.
Et pour les autres?
Je vous conseille d’aller voir l’exposition qui se termine
le 4 février 2018. Nous avons appris beaucoup de choses, sans le savoir notre
culture du western était très récente, pour les films et les arts.
Je ne reste pas non plus marquée par une œuvre en
particulier (bon allez, les bisons? 😉 ) mais j’ai aimé l’atmosphère qui se dégageait
des salles et des thèmes choisis. L’installation, la lumière, et le choix des œuvres
est bien mis en avant.
Le seul bémol que je soulèverais ici est lié à une
incompréhension. Nous nous trouvions dans la salle des affiches de films
(milieu-fin de l’exposition) et l’une d’elle m’a interpellée :
Je n’ai pas tout de suite saisi que le musée avait caché le
mot nigger,
tiré du titre officiel du film. Quand mon cerveau s’est reconnecté, je n’ai pas
compris cette censure, d'autant que l'exposition met en avant les minorités américaines. Évidemment que ce mot est rempli de racisme et qu’il n’est
pas tolérable de nos jours, mais de mon point de vue, l’espace muséale est là
pour nous rappeler aussi l’Histoire, dans ses bons, comme ses mauvais moments.
Il n’y a pas eu d’explications de la part du musée lorsque je les ai
interpellés sur Facebook, mais j’aurais aimé avoir leur point de vue.
L'affiche censurée |
Ne pas vouloir tout montrer, implique une prise de position, qui ne
me semblait pas être pertinente dans ce contexte. En montant l’exposition, les
conservateurs et muséographes savaient qu’ils allaient se retrouver confronter
à ce genre de position. Il est important de pouvoir laisser le débat ouvert et
montrer aussi aux générations futures les erreurs du passé afin d’espérer qu’elles
ne se reproduisent plus.
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