Réflexions autour de notre immigration



Comment l’immigration me rentre encore dedans presque 8 ans après


C’est clair que je n’ai pas choisi le titre le plus court de l’histoire, mais celui-ci reflète mes pensées ces derniers temps. Pour ceux qui arrivent, nous vivons à Montréal depuis le mois de juin 2010 (des bilans tu en trouveras ici ou ).

Pas encore officiellement canadiens, mais plus du tout considérés comme de nouveaux arrivants (cela prend 5 ans pour perdre ce statut du point de vue banques, aides à l’immigration, ou encore réseau professionnel) nous sommes dans une espèce d’entre-deux.

Mes interrogations sur notre immigration ont recommencé il y a 3 mois, lorsque notre sécheuse a rendu l’âme et que nous nous sommes fait livrer la nouvelle. 2 gars venant de Russie et de Roumanie, fort sympathiques, installés ici depuis moins de trois ans, qui en guise de conversation, nous ont demandé pourquoi nous avions choisi le Québec, nous les français (sous-entendu, votre pays est riche et sans gros soucis, Pourquoi?). C’est la question qui revient normalement durant les 4 premières années d’une immigration (sans nécessairement le sous-entendu). En effet, durant ces années, on développe son réseau amical (on essaye!) et professionnel, et naturellement, les gens sont curieux de connaître vos raisons d’immigration. Nous l’avons rarement pris mal, car la majorité du temps, l’interlocuteur est vraiment intéressé par la réponse. Pour les autres, on passe vite à autre chose, et ce sont souvent des relations très éphémères. 

Mais revenons à nos livreurs. Cela faisait donc bien 4 ans que la question ne nous avait pas été posée directement et nous nous sommes rapidement aperçus que la réponse que nous donnions au début de notre aventure…n’avait plus beaucoup de sens. On s’est senti un peu bête, car après 8 ans, les motifs deviennent plus flous. Un signe d’intégration? Un signe d’indécision? Ou carrément un signe de négation? (Nous ne voulons plus nous confronter à nos décisions qui ont motivé ce départ) Je n’ai pas encore trouvé la réponse, mais une chose est sûre : La vie d’immigrants n’est pas facile tous les jours, même après 8 ans.

Elle est juste différente. J’ai été la première à crier sur tous les toits qu’après 2 ans, on irait mieux dans ce nouveau pays, et que nous commencerions à nous habituer aux nouvelles pratiques. Mais, vous l’avez compris, ce ne fut pas aussi simple que cela!
Au fur et à mesure des années, différents facteurs sont intervenus et nous on fait penser à un déménagement. Vers où? Nous ne l’avons jamais vraiment établi; mais une chose est sûre, nous y avons pensé. Tandis que des facteurs nous poussaient à partir, d’autres nous retenaient, pour de bonnes comme pour de mauvaises raisons.

Nous avons nous-mêmes une famille élargie, éclatée aux quatre coins du globe. Nos propres parents ont quitté le lieu de leur enfance pour des raisons économiques, sociales ou pour fuir la guerre. Nous avons vécu cela, et cela ne nous a pas empêché de tenter l’aventure malgré tout. Aujourd’hui, nos questionnements se portent plus sur nos enfants. Que choisiront ils? Quelle vie, la société leur imposera-t-elle de vivre? Quel exemple avons-nous donné en nous éloignant de nos pays d’enfance et de notre famille?


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